Kinésithérapie et BronchoPneumopathie Chronique Obstructive (BPCO)
La Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique caractérisée par une obstruction progressive et irréversible des voies aériennes. Elle résulte principalement de l’exposition prolongée à des irritants pulmonaires, tels que la fumée de tabac, mais peut aussi être causée par des expositions environnementales et professionnelles. La BPCO se manifeste par une diminution de la capacité respiratoire, une dyspnée (essoufflement), des toux chroniques et des expectorations. La kinésithérapie respiratoire joue un rôle clé dans la gestion de cette maladie, en aidant à améliorer la fonction pulmonaire, à gérer les symptômes et à optimiser la qualité de vie des patients.
La BPCO : Comprendre la maladie
La BPCO regroupe deux principales pathologies : la bronchite chronique et l’emphysème. La bronchite chronique est définie par une inflammation prolongée des bronches, entraînant une production excessive de mucus, tandis que l’emphysème se caractérise par la destruction des alvéoles pulmonaires, réduisant ainsi la capacité d’échange gazeux. Les patients atteints de BPCO éprouvent des difficultés respiratoires chroniques et une diminution de la tolérance à l’effort.
Les principaux symptômes incluent :
- Essoufflement (dyspnée), même lors d’efforts modérés ou minimes.
- Toux productive avec des expectorations.
- Fatigue chronique due à la diminution de la capacité pulmonaire.
- Infections respiratoires fréquentes dues à l’accumulation de mucus dans les voies aériennes.
La BPCO est une maladie progressive, et même si elle ne peut pas être guérie, une prise en charge appropriée permet de ralentir son évolution et d’améliorer la qualité de vie des patients. C’est dans ce contexte que la kinésithérapie intervient.
Les objectifs de la kinésithérapie dans la BPCO
La kinésithérapie respiratoire vise à améliorer la fonction pulmonaire, à faciliter l’évacuation des sécrétions, à réduire la dyspnée et à améliorer la tolérance à l’effort. Les objectifs principaux sont :
- Améliorer la ventilation : La BPCO entraîne une réduction du volume pulmonaire et une mauvaise ventilation des poumons. La kinésithérapie vise à optimiser l’aération des poumons et à prévenir les complications telles que l’atélectasie (affaissement des alvéoles).
- Faciliter l’évacuation des sécrétions : L’accumulation de mucus dans les voies respiratoires est fréquente chez les patients atteints de BPCO. La kinésithérapie permet de mobiliser et de drainer les sécrétions bronchiques, réduisant ainsi le risque d’infection et d’aggravation des symptômes.
- Réduire la dyspnée : En rééduquant les muscles respiratoires et en optimisant la technique respiratoire, la kinésithérapie aide à diminuer la sensation d’essoufflement.
- Améliorer la tolérance à l’effort : L’un des symptômes les plus invalidants de la BPCO est la fatigue rapide à l’effort. Un programme d’exercices supervisés par un kinésithérapeute permet d’améliorer la capacité physique et de rendre les activités quotidiennes moins pénibles.
- Renforcer les muscles respiratoires et périphériques : La BPCO affecte non seulement les poumons mais aussi les muscles, qui perdent en force et en endurance à cause de l’inactivité. La kinésithérapie aide à renforcer ces muscles et à améliorer la performance physique globale.
Les techniques de kinésithérapie respiratoire pour la BPCO
- Drainage bronchique : Cette technique aide à mobiliser et à éliminer les sécrétions présentes dans les bronches. Elle inclut des techniques manuelles telles que la percussion thoracique, la vibration et le drainage postural, ainsi que des exercices de toux dirigée pour expulser les sécrétions.
- Exercices de respiration diaphragmatique : Ces exercices visent à renforcer le diaphragme, le principal muscle de la respiration. En améliorant l’efficacité respiratoire, ils permettent de réduire l’effort requis pour respirer et diminuent la dyspnée.
- Entraînement des muscles inspiratoires : L’utilisation d’appareils spécifiques, comme les résistances respiratoires, permet de renforcer les muscles inspiratoires, améliorant ainsi la capacité ventilatoire des patients.
- Rééducation à l’effort : Des exercices physiques adaptés, comme la marche, le vélo ou des exercices de renforcement musculaire, sont intégrés dans le programme de kinésithérapie. Cela permet non seulement d’améliorer la capacité cardiovasculaire, mais aussi de renforcer les muscles des membres inférieurs et supérieurs, souvent affaiblis par la maladie.
- Techniques de relaxation et gestion du stress : Les techniques de relaxation peuvent aider à réduire l’anxiété liée à la dyspnée et à améliorer la gestion du stress, favorisant une meilleure oxygénation et un meilleur contrôle de la respiration.
Prévention des exacerbations et éducation du patient
En plus des techniques de rééducation respiratoire, la kinésithérapie inclut un volet éducatif important. Les patients apprennent à reconnaître les signes précoces d’exacerbation, à ajuster leur traitement et à éviter les facteurs déclenchants (tabac, pollution, etc.). L’autogestion des symptômes, l’utilisation correcte des inhalateurs et l’adaptation des activités physiques sont des aspects essentiels de la prise en charge.
Conclusion
La kinésithérapie respiratoire est un pilier essentiel dans la gestion de la BPCO. En améliorant la fonction respiratoire, en renforçant les muscles respiratoires et en augmentant la tolérance à l’effort, elle permet aux patients de retrouver une meilleure qualité de vie et de prévenir les complications. Une prise en charge adaptée, combinée à une éducation thérapeutique, permet de ralentir la progression de la maladie et de limiter les exacerbations.
Kinésithérapie et BronchoPneumopathie Chronique Obstructive (BPCO)
Bien qu’il n’existe pas de “remède” pour la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), il est généralement possible d’améliorer votre santé et votre qualité de vie avec le soutien de professionnels de la santé. Ce résumé explique comment la kinésithérapie peut vous aider.
Qu’est-ce que la BPCO ?
Les maladies pulmonaires obstructives chroniques comprennent des affections telles que la bronchite chronique, l’emphysème et dans certains cas l’asthme chronique.
La BPCO est généralement causée par une exposition à long terme à des irritants tels que la fumée de tabac, qui endommagent les poumons et les voies respiratoires. Mais aussi du tabagisme passif, de la pollution de l’air ou des fumées ou poussières chimiques provenant de l’environnement ou du lieu de travail peut également contribuer au développement de la BPCO.
Selon les chiffres de la British Lung Foundation, les maladies pulmonaires dans leur ensemble constituent le quatrième secteur de maladies le plus coûteux au Royaume-Uni, après les troubles mentaux, les maladies musculo-squelettiques et les maladies cardiaques. On estime que 1,2 million de personnes vivent avec une BPCO diagnostiquée, mais on estime que des millions d’autres souffrent de cette maladie sans le savoir, et de nouvelles initiatives sont en cours pour identifier ces “millions manquants”.
Le traitement de la BPCO en kinésithérapie
Comment la kinésithérapie respiratoire peut-elle aider à lutter contre la BPCO ? Des études ont montré que les programmes de réadaptation pulmonaire sont extrêmement efficaces dans le traitement de la BPCO. La kinésithérapie respiratoire est un élément essentiel du traitement de la BPCO.
Des études ont montré que les programmes de rééducation pulmonaire sont efficaces dans le cas de maladies pulmonaires obstructives chroniques et accèdent au modèle PRIME (COPD Pulmonary Rehabilitation Impact on Exacerbations Model), pour voir l’impact de la rééducation pulmonaire guidée par la physiothérapie.
Les kinésithérapeutes constituent une partie essentielle de l’équipe de professionnels de la santé qui gère ces programmes.
Les programmes de kinésithérapie pulmonaire améliorent considérablement la santé du patient en réduisant l’essoufflement, en fournissant des moyens de contrôler la maladie et en améliorant la capacité du patient à effectuer des activités quotidiennes, comme se laver et s’habiller. Une meilleure santé entraîne une amélioration de la qualité de vie et une réduction des réadmissions à l’hôpital.
Si vous avez tendance à hyperventiler (respirer trop vite) ou si vous avez des problèmes pour évacuer les mucosités de votre poitrine, un kinésithérapeute peut vous montrer des techniques de respiration pour vous aider à les évacuer.
Les kiné aident également les patients à gérer l’essoufflement causé par la BPCO. Ils peuvent utiliser des exercices de positionnement et de respiration, vous donner des conseils sur la façon de rythmer votre activité et vous montrer comment y faire face.
Si une personne atteinte de BPCO est admise à l’hôpital pour un problème respiratoire, les kinésithérapeutes jouent un rôle clé en l’aidant à dégager sa cage thoracique, à gérer son état pulmonaire et à se remettre en mouvement.
Les kinésithérapeutes peuvent également aider les personnes atteintes de BPCO à rentrer chez elles après un malaise et à gérer de futures poussées de leur maladie.
A quoi s’attendre lors de la visite chez votre kiné ?
Assurez-vous de consulter un kiné spécialisé dans les pathologies respiratoires, car il sera plus compétent dans le traitement de ces maladies. La kinésithérapie respiratoire étant extrêmement compliqué.
Votre première séance avec un kinésithérapeute comprendra une évaluation détaillée, des conseils et éventuellement des séances de conditionnement physique. Il se peut que votre kinésithérapeute vous demande d’enlever certains vêtements afin de pouvoir mieux examiner votre façon de respirer. Il est donc conseillé de s’habiller confortablement et de porter des sous-vêtements adaptés. Tout ce que vous direz au kinésithérapeute restera complètement confidentiel.
Il existe un lien étroit entre la BPCO et le tabagisme, alors si vous fumez, arrêtez. Votre kiné pourra vous conseiller et vous soutenir et vous mettre en contact avec des spécialistes formés pour aider les gens à arrêter de fumer.
Les patients qui suivent une rééducation pulmonaire acquièrent de nombreuses connaissances sur la maladie et des compétences sur la manière de les gérer. Ils apprennent d’une part grâce à un personnel qualifié et d’autre part grâce à d’autres patients qui connaissent et gèrent des maladies similaires.
Plus tôt vous pourrez suivre un tel traitement, plus vous serez en mesure de faire face à la maladie. N’hésitez pas à demander de l’aide à votre médecin de vous orienter vers un cabinet de rééducation pulmonaire. Il existe en ile de France, un exellent réseau du nom de “Recup’Air” spécialisé dans la prise en charge de la BPCO. C’est un réseau de spécialiste en ile de France.
Essayez d’éviter les irritants pulmonaires tels que le tabagisme passif, la pollution, les fumées chimiques et la poussière. S’il y a un pic de pollution ou de poussière à l’extérieur, gardez vos fenêtres fermées et, si possible, restez chez vous.
Essayez de rester aussi actif que possible, mais faites les choses progressivement. Il est toujours important de rester en mouvement, même chez les personnes souffrant de maladies pulmonaires. Cela peut impliquer certaines activités qui vous font perdre le souffle (avec contrôle, parcimonie et encadré par un professionnel).
Vérifiez auprès de votre médecin ou de votre kiné quels sont les activités ou les exercices qui vous conviennent. Selon la gravité de votre état, vous devrez peut-être demander de l’aide à votre famille et à vos amis pour effectuer certaines tâches quotidiennes.
Vivre avec une BPCO peut être source de peur, d’anxiété, de dépression et de stress. C’est parfaitement compréhensible, alors dites à votre médecin ou à votre équipe soignante comment vous vous sentez afin qu’ils puissent vous soutenir.
Principaux conseils pour vivre avec une BPCO
- N’évitez pas les activités comme monter les escaliers ou faire des promenades, mais faites-les plus lentement si nécessaire.
- Se pencher vers le bas peut souvent augmenter l’essoufflement – essayez de souffler en vous penchant.
- Placez les objets dont vous avez souvent besoin dans un endroit facile d’accès
- Trouvez des moyens simples de cuisiner, de nettoyer et d’effectuer d’autres tâches. Vous pouvez utiliser une petite table ou un chariot à roulettes pour déplacer des objets dans votre maison et un poteau ou des pinces à longues poignées pour atteindre les objets
- Planifiez un programme d’exercices que vous pouvez gérer – votre physio vous conseillera
- Au lieu de vous sécher avec une serviette après le bain, mettez une robe de chambre en coton qui vous permettra de vous sécher sans effort
- Portez vos vêtements amples, et portez des vêtements et des chaussures faciles à mettre et à enlever
Sources:
- https://www.csp.org.uk/conditions/copd
- https://www.physio-pedia.com/COPD_(Chronic_Obstructive_Pulmonary_Disease)
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5661708/